Nuages et eau dans le bouddhisme zen

photo de nuages

« Nuages et eau vive » (Un-Sui), c’est ainsi que sont nommés les novices qui entrent au monastère zen pour plusieurs années de formation à la méditation et à la vie en communauté.

Cette expression poétique va avec la culture japonaise du koan, ces questions courtes ou énigmes posées par le maître et destinées à faire progresser le disciple sur la voie de l’éveil. Le zen ayant pour dessein, contrairement à d’autres traditions bouddhistes, de chercher à atteindre « l’illumination subite », il est fréquent que ces jeux de mots soient utilisés pour favoriser la compréhension directe plutôt que de prendre le chemin de longs raisonnements. Dans une perspective de l’impermanence des choses et des êtres, le zen nous apprend ici que la qualité du nuage, c’est d’accepter de devenir eau, et que la qualité de l’eau est d’accepter de se changer en nuée. On y trouve donc un jeu d’équilibre subtile où dans cette tradition spirituelle l’eau serait musique et la nuée silence, le novice devant apprendre à doser avec justesse ces deux éléments dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Aussi, puisque tout se transforme, le zen demande à être attentif uniquement à ce que l’on fait ici et maintenant, être pleinement dans l’action présente pour ne s’attacher à aucune forme qui de toute façon disparaîtra un jour ou l’autre.

C’est une profonde philosophie où la méditation accompagne un état d’esprit paisible et rempli de liberté. Dans la culture japonaise le moine zen ne demeure donc nulle part, il va, libre comme l’eau et l’air à la fois, il laisse passer en lui les émotions et les formations mentales comme passeront toujours les nuages ou l’eau de la rivière…

 

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